Flores, côté mer
Du 24 au 28 septembre 2010
Arrivée à Labuanbajo
Il faut du temps pour apprécier Labuanbajo (ville portuaire à l'extrémité ouest de l'île de Flores). Les conditions climatiques ne sont peut être pas étrangères au désespoir qui nous submerge les premières heures de notre arrivée au port. A la recherche d'un hôtel pour les nuits prochaines, nous arpentons l'unique rue de la ville sous la pluie. La route est boueuse, les trottoirs défoncés. Nos claquettes collent, glissent, nous éclaboussent jusqu'en haut des jambes. Les hôteliers nous achèvent en nous annonçant des tarifs prohibitifs que nous ne pourront négocier... Le bonheur !
Nous retenons l'hôtel Matahari qui nous propose le prix le plus bas : 90.000 Rp. Avec Paulina, nous rigolons à la description du Lonely Planet : "Terrific views from the port-facing deck" alors que notre regard se porte sur les bâtisses décrépites et toits de tôles et un port faisant triste mine ! Dans la chambre, nous essayons de faire l'impasse sur les fourmis, les cafards, le gecko qui crie et les rats qui courent dans le plafond... mais un voisin complètement dingue poussera des hurlements toute la nuit réduisant notre temps de sommeil à peau de chagrin ! Dès l'aube, nous quittons l'hôtel en ne laissant qu'un billet de 50.000 Rp.
Après quelques jours et le retour du beau temps, nous saurons apprécier les charmes de cette ville portuaire. Tout d'abord la vue sur la baie, ses vieux bateaux et les îles au loin s'avère magnifique et reposante, surtout lorsque l'on prend le temps de l'observer avec les belles couleurs du matin. Ensuite, nous y découvrirons des gens sympas avec qui nous passerons de bonnes soirées. Et surtout, Labuanbajo sera notre pied à terre pour réaliser les plongées les plus mémorables de notre petite expérience de plongeurs !
Plongée à Komodo
Tous les Dive Masters rencontrés à Bali et aux Gilis nous avaient prévenus : plonger à Komodo, c'est sportif ! Point de rencontre entre les courants froids de l'Océan Indien et les courants chauds de la Mer de Flores, les bras de mer qui séparent la multitude d'îles autour de Komodo et de Rinca présentent de forts courants et de nombreux tourbillons ! Mieux vaut être accompagné de quelqu'un qui connaît bien la topographie locale, les courants et les marées !
Une fois les courants apprivoisés, Komodo se révèle un site de plongée extraordinaire.
A Batu Bolong, dans une eau cristalline, nous plongeons dans un aquarium géant, le long d'un tombant impressionnant. Nous sommes entourés de tellement de poissons et d’espèces différentes, que nous ne savons plus où donner de la tête.
Le site de Manta Point n'a pas usurpé son nom : nous y rencontrerons pour la première fois les fameuses raies mantas, véritables avions de chasse marins ! Les premières minutes sont stressantes car on ne sait jamais si l'on va avoir la chance de les croiser. Dans un décor morne – la pratique de la pêche à l’explosif a anéanti le corail sur ce site – et sans grande visibilité, nous zigzaguons au gré des courants, à l’affut d’une éventuelle bestiole. Les mantas affectionnent effectivement les eaux riches en planctons et les courants. Les minutes défilent, nos réserves d’air diminuent. Ce n’est qu’au bout d'une bonne vingtaine de minutes, que la première raie manta, vue par Stan, nous arrive presque dessus. Je suis tellement impressionnée que je gonfle ma stab' au lieu de la dégonfler pour me clouer au sol, et en oublie l'utilité du stick que j'ai à la main pour prévenir les autres de notre découverte ! Heureusement, la deuxième manta ne se fait pas attendre. Collés au sol, nous restons en arrêt pendant de longues minutes au côté d'une immense raie quasiment statique dans le courant. Nous nous apprêtons à faire notre pallier à 5 mètres ; c'est alors que nous tombons nez à nez avec un escadron de 3 raies en formation, puis avec une dernière raie manta noire ! Bonne journée ! Scotty et Valerie, notre couple de Dive Masters, sont surexcités. L'autre palanquée a eu la chance d'assister à un ballet de 4 raies mantas faisant des loopings (Voir la vidéo) !
Notre plus incroyable souvenir de plongée est Castel Rock. Lors du briefing, notre Dive Master nous prévient qu'il faut descendre très vite et s'accrocher au fond pour ne pas être entraîné par le courant. Moi qui ait à chaque plongée des difficultés à équilibrer mes oreilles, je suis un peu inquiète. On me dit de tenter, d'essayer de nager sous la surface en gardant le contact visuel sur le groupe. Nous sautons du bateau gilets dégonflés, pas le temps de s’attendre à surface avant la descente, nous piquons directement vers le fond. Comme il fallait s'y attendre, mes oreilles me jouent des tours, le courant est incroyable et il ne me faut pas 2 minutes pour être entraînée loin de la palanquée ! Comme l'on me l'a apprit, je remonte tranquillement à la surface et suis récupérée par le bateau, totalement dégoutée de cet échec... Heureusement le capitaine aux 8000 plongées jugera le timing suffisant pour me faire faire un deuxième essai ; il veut me montrer Castel Rock et me rendre le sourire ! Avec mon Dive Master particulier, nous arrivons cette fois-ci à atteindre le fond. Face au courant, nous nous cramponnons à un rocher pour regarder la vue, un peu comme d'un balcon. Et quelle vue ! Au milieu d'un banc de fusiliers innombrables, nagent tranquillement d'énormes carangues et surtout de nombreux et beaux spécimens de requins récif, pointes blanches et pointes noires passent et repassent inlassablement devant nos yeux émerveillés ! Le courant est si puissant que nos détenteurs vibrent sous les rafales comme en plein vent ! La remontée au travers de canyons de magnifiques coraux est non moins extraordinaire.
Toutes les photos de Labuanbajo ICI
Les bonnes adresses à Labuanbajo
- Le centre de plongée Bajo Dive Club, le premier centre de la rue à la sortie du port. Notre choix tient surtout à la personnalité de Valerie et Scotty, Dive Masters passionnés et enthousiastes. Nous ne regretterons pas ce choix, l'équipe connaît bien le coin et le matériel était correct. La journée avec 4-5 heures d'aller/retour en bateau, 2 plongées, tout l'équipement et le déjeuner est à 800.000 Rp, soit environ 70 euros. Tous les clubs pratiquent les mêmes tarifs. Ca fait cher pour l'Indonésie, mais ça vaut vraiment le coup.
- L'hôtel Komodo Indah, où nous avons finalement atterri après notre déconvenue au Matahari. L'hôtel ne paie pas de mine, mais les chambres sont propres et fonctionnelles. Avec salle de bain partagée, nous avons négocié la chambre à 80.000 Rp. Notre hôte Antonio était très sympa.
- Le bar restaurant Le Corner, au dessus du Bajo Dive Club, propose de bons jus de fruits et hot plates, mais surtout du Wifi ! Dans ce genre de lieu, nous payons 3 fois le prix d'un repas dans un warung mais c'est le prix à payer pour rester connecté ! Forcément c'est un bon repère de voyageurs.
- La bar restaurant Paradise. Pour y accéder, remonter la rue principale vers le nord. La terrasse du restaurant offre une magnifique vue sur la baie ! Tous les WE, des concerts sont organisés et attirent nombre de jeunes indonésiens.
Mis à jour (Dimanche, 11 Septembre 2011 18:55)